mardi 19 octobre 2010

Amélie Nothomb, Acide Sulfurique, page 187.

Ce matin-là la révulsa. Il était aussi léger que n'importe quel matin. C'était un traître.
Traître était cet air vif - que se passait-il, pendant les nuits, pour que l'air soit toujours neuf au matin ? Quelle était cette rédemption perpétuelle ? Et pourquoi ceux qui le respiraient n'étaient-ils pas rachetés ?
Traîtresse était cette lumière ineffable, promesse de jour parfait, générique très supérieur au film qui s'ensuivrait.
<< Tout le plaisir des jours est en leur matinée >>, disait l'autre.
Pannonique, au dernier matin de sa vie, se sentait flouée.