vendredi 7 octobre 2011

Barbara, Il était un piano noir ... Mémoires interrompus, page 108.

A Nantes, il pleut tout le ciel.
Dans le cimetière, nous marchons tous deux épaule contre épaule. Une femme sanglote, elle me parle en s'accrochant à mon bras. Qui sont ces quelques hommes étranges ? Des joueurs de poker ?
Dans la boue du cimetière je perds mes souliers, je ne sais pas trop comment. On enterre mon père à la fosse commune. Il n'y a pas de fleurs.
Nous rentrons à Paris, mon frère et moi.
Tout au long du retour, je palpe au fond de ma poche les lunettes d'écailles, pauvre héritage auquel je m'accroche comme à la chaleur d'une main.