- Dieu aime la violence. Vous comprenez cela, n'est-ce pas ?
- Non, Non, je ne comprends pas.
Le directeur avanca de quelques, puis se retourna.
- Pourquoi y en aurait-il autant, sinon ? Elle est en nous. Elle vient de nous. Elle est encore plus naturelle pour nous que le simple fait de respirer. Nous déclenchons des guerres. Nous faisons des sacrifices. Nous pillons, nous déchirons la chair de nos frères. Nous remplissons de cadavres pourrissant d'immenses champs de bataille. Et tout cela pourquoi ? Pour Lui montrer que nous avons retenu Ses enseignements.
Teddy le vit caresser la reliure de petit livre préssé contre son abdomen. Enfin, le directeur sourit, révélant des dents jaunies.
- Dieu nous a offert les tremblements de terre, les ouragans, les tornades. Il nous a offert toutes ces montagnes qui déservent sur nous des torrents de feu. Tous ces océans qui engloutissent les navires. Il nous a offert la nature, cette meurtrière au sourire fallacieux. Il nous a offert la maladie pour qu'au moment de notre agonie, nous pensions qu'Il ne nous a dotés d'orifices uniquement pour sentir la vie s'en écouler. Il nous a offert le désir, la fureur, la cupidité, et un coeur souillé pour que nous puissions répandre la violence en Son honneur . Il n'existe pas d'ordre moral aussi pur que cette tempête à laquelle nous venont d'assister. D'ailleur l'ordre moral n'existe pas. Tout se réduit à une seule question : ma violence est-elle capable de l'emporter sur la vôtre ?